Tribune – Trump, la Fed et le danger d’une République monétaire aux ordres
Trump tente de renverser l’indépendance de la Réserve fédérale en cherchant à évincer Lisa Cook sous un faux prétexte. Son but réel : placer des fidèles, contrôler les taux et transformer la Fed en outil politique. Une telle mainmise mènerait à l’inflation, à la perte de crédibilité du dollar, à une dette publique plus chère et à une instabilité mondiale. Le bras de fer Cook-Trump dépasse donc une querelle personnelle : c’est un test vital pour savoir si la démocratie américaine garde une banque centrale libre ou cède à l’autoritarisme monétaire.
Mongi Tebib
9/3/20253 min read


L’histoire retiendra sans doute ce mois d’août 2025 comme le moment où Donald Trump a franchi une ligne rouge que ses prédécesseurs, même les plus téméraires, n’avaient jamais osé franchir : tenter de prendre le contrôle direct de la Réserve fédérale. En cherchant à destituer Lisa Cook sous prétexte de prétendues irrégularités hypothécaires, le président américain s’attaque frontalement à l’indépendance de la banque centrale, l’un des piliers de la stabilité économique mondiale.
Cette méthode n’est pas seulement brutale : elle est dangereuse. Elle n’est pas seulement un coup politique : elle est une attaque contre la démocratie économique.
La Fed, dernier rempart contre les caprices politiques
Depuis sa création, la Fed est conçue pour résister aux pressions du pouvoir exécutif. Sa mission est claire : garantir la stabilité monétaire et financière en prenant des décisions parfois impopulaires, mais nécessaires. Ce sont ces garde-fous qui permettent aux États-Unis d’emprunter à moindre coût et au dollar de régner comme monnaie de réserve mondiale.
En ciblant Lisa Cook, Trump cherche à placer un pion loyal et à obtenir une majorité au sein du conseil des gouverneurs. Autrement dit, transformer la Fed en simple bras armé de la Maison-Blanche. Une telle manœuvre revient à dynamiter un siècle d’équilibre institutionnel.
Les risques économiques d’un coup de force
Certains voient dans cette offensive une querelle de juristes. C’est bien plus que cela. Si Trump réussissait, les conséquences seraient dévastatrices :
Inflation galopante : à la veille d’élections, rien n’empêcherait un président de forcer la baisse des taux pour flatter l’électeur. Mais la facture, elle, se paierait en spirale inflationniste.
Crédibilité brisée : le dollar et les bons du Trésor ne seraient plus des refuges sûrs mais des actifs soumis aux humeurs politiques. Les investisseurs exigeraient une prime de risque, faisant grimper le coût de la dette publique.
Volatilité accrue : une Fed soumise aux ordres politiques, c’est l’assurance d’un climat financier instable, dominé par des décisions de court terme.
Chaînes de contagion mondiales : parce que le dollar irrigue toute la planète, une Fed discréditée provoquerait des secousses jusque dans les économies émergentes, déclenchant crises de change et défauts de paiement en cascade.
En clair, Trump joue avec la Fed comme on joue avec un briquet au-dessus d’un baril de poudre.
Une dérive autoritaire maquillée en “nettoyage”
Derrière l’argumentaire officiel de « fraude » ou d’« intégrité morale » se cache une opération politique d’une brutalité rare. Car en s’attaquant à Lisa Cook – première femme noire nommée gouverneure de la Fed, économiste respectée soutenue par plus de 600 collègues et prix Nobel – Trump envoie un message clair : aucune institution n’est intouchable, tout peut être plié aux ambitions du prince.
Cette dérive rappelle les régimes où l’indépendance des banques centrales a été sacrifiée au profit d’un pouvoir sans contrepoids, avec toujours la même conséquence : la ruine de la monnaie, la fuite des capitaux et l’appauvrissement des populations.
Défendre la Fed, défendre la démocratie
Le combat de Lisa Cook dépasse sa personne. C’est celui de la résistance institutionnelle face à une tentative de mainmise autoritaire. Si les tribunaux confirment que le président ne peut pas écarter arbitrairement une gouverneure de la Fed, ce sera une victoire pour l’État de droit. Dans le cas contraire, c’est une porte grande ouverte à toutes les dérives futures.
Il ne s’agit pas d’un débat technique réservé aux économistes : il en va du prix que paieront les ménages pour leurs crédits, de la valeur de l’épargne des travailleurs et de la place du dollar dans le monde.
Conclusion : ne pas céder à la tentation du pouvoir absolu
L’économie américaine s’est bâtie sur la confiance : confiance dans ses institutions, confiance dans sa monnaie, confiance dans ses règles du jeu. Trump menace aujourd’hui cette confiance en réduisant la Fed au rang de simple accessoire électoral.
Son coup de force contre Lisa Cook doit être dénoncé pour ce qu’il est : une tentative de mettre au pas la dernière institution indépendante des États-Unis.
Car une démocratie peut survivre à des crises politiques. Elle peut même survivre à un Trump. Mais elle ne survit pas longtemps quand elle perd l’indépendance de sa monnaie.
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