Inflation persistante, droits de douane renforcés : l’Amérique face à un dilemme économique

L’inflation américaine reste élevée, tandis que de nouveaux droits de douane renforcent les incertitudes économiques. L’activité montre des signes d’essoufflement, mais paradoxalement, Wall Street enchaîne les records. La Fed se retrouve piégée : impossible de baisser les taux sans relancer l’inflation, ni de les maintenir hauts sans fragiliser l’économie. Un équilibre précaire où l’euphorie des marchés pourrait vite se heurter à la réalité.

Mongi Tebib

8/21/20251 min read

L’économie américaine traverse une zone de turbulences où les signaux contradictoires s’accumulent. D’un côté, l’inflation reste tenace, toujours au-dessus de l’objectif de 2 % fixé par la Réserve fédérale (Fed). De l’autre, la mise en place de nouveaux droits de douane plus élevés alimente les incertitudes, créant une pression supplémentaire sur les prix et sur la visibilité des entreprises.

À cela s’ajoute une dégradation progressive de l’économie réelle : ralentissement de certains secteurs, affaiblissement de la consommation des ménages les moins favorisés, fragilité du marché immobilier sous le poids des taux élevés. Pourtant, paradoxalement, les indices boursiers américains enchaînent record sur record, dopés par les grands noms de la technologie et l’afflux de capitaux vers des valeurs jugées incontournables.

Dans ce contexte, la Fed se retrouve coincée :

  • Elle ne peut pas baisser ses taux sans risquer de relancer l’inflation,

  • Mais maintenir une politique monétaire restrictive trop longtemps pourrait accentuer le ralentissement économique.

Le marché vit donc dans une forme de dissonance : une finance euphorique, déconnectée d’une économie réelle qui montre des signes d’essoufflement. Tant que la visibilité restera floue sur l’impact des barrières douanières et l’évolution de l’inflation, la Fed restera dans une posture d’équilibriste, surveillant chaque indicateur avec une prudence extrême.

La question est désormais la suivante : cette course aux records de Wall Street est-elle le signe d’une confiance rationnelle dans la résilience américaine, ou bien l’avant-goût d’une correction brutale quand la réalité économique finira par rattraper les marchés ?